Le terme « logiciel » est né de la contraction des notions de logique et de matériel. Il désigne l’ensemble des processus et programmes qui permettent le fonctionnement d’un système informatique. Cette révolution, appuyée sur le langage binaire, a conquis l’entreprise. On parle à cet égard d ’« informatique d’entreprise ». Il existe, en effet, un modèle d’organisation spécifique depuis la conception jusqu’à l’exploitation du logiciel dans l’entreprise. Antagonisme ou convergence dans cette organisation, telle est la question qui anime l’univers de l’informatique d’entreprise, avec la montée en puissance du concept de DevOps. En 2016, près de 25 % des plus grandes entreprises mondiales déclaraient avoir adopté cette stratégie. Et vous ?
Aux sources de l’organisation de l’informatique d’entreprise
Dans ses débuts, l’informatique d’entreprise est semblable à l’organisation scientifique du travail, à l’instar du taylorisme, en ce sens qu’il apparaît un cloisonnement entre les équipes de développement de logiciels et équipes d’exploitation. Mais ce qui vaut pour l’industrie ne vaut pas pour les prestations intellectuelles. A cette époque, les applications logicielles étaient autonomes et de portée réduite, ce qui a favorisé la séparation entre l’univers du développement et celui de l’exploitation. Les développeurs sont restés cantonnés à la conception tandis que les équipes d’exploitation géraient la mise en production et les infrastructures informatiques. Ce paradigme a atteint ses limites et de nouveaux modèles ont été proposés.
Les limites de l’informatique d’entreprise
L’étude de l’organisation de l’informatique d’entreprise a permis de mettre en évidence des goulots d’étranglement entre les différentes équipes. L’absence de communication entre les développeurs et les équipes d’exploitation, l’organisation des infrastructures IT, sont susceptibles de contribuer à la réalisation de tâches répétitives ou inutiles, par exemple. Que l’on songe aux défauts logiciels non détectés par les exploitants lors de la phase des tests et renvoyés à l’équipe de développement, constituant ainsi une perte de temps considérable. Que l’on pense également à la conception de fonctionnalités qui n’ont guère d’utilité pour l’entreprise et qui ne pourront donc être déployées. Ces pratiques sont à contre-courant des méthodes agiles. Ces dernières ont émergé en réaction aux paradigmes traditionnels d’organisation et s’appuient sur un cycle de développement à la fois adaptatif, incrémental et itératif. Les méthodes agiles reposent sur plusieurs principes parmi lesquels l’interaction entre les équipes, la collaboration, l’utilité des logiciels ou encore l’adaptation au changement. C’est sur ces valeurs que se fonde au demeurant l’approche DevOps.
L’approche DevOps
L’approche DevOps fait écho aux méthodes agiles qu’elle entend diffuser à l’ensemble du système d’information et à la production. Cette approche répond à de nombreux enjeux de l’entreprise, comme notamment l’adaptation rapide à l’évolution des besoins des clients ou du marché, ainsi qu’à la prise en compte des évolutions technologiques. Plus concrètement, elle permet :
- un déploiement plus rapide du logiciel,
- une amélioration de l’expérience client,
- une optimisation du temps de travail,
- une plus grande efficacité informatique,
- une sécurité des systèmes en continu
- une plus grande fiabilité.
Sa mise en œuvre implique une vue d’ensemble des infrastructures IT et des personnes, puisqu’il s’agira de procéder à un décloisonnement entre les équipes de développement et les équipes d’exploitation des systèmes. Fondement de la démarche DevOps, le déploiement continu nécessite un développement collaboratif, des tests réguliers, ainsi qu’une surveillance et une amélioration sur la base des retours clients. Il est en effet essentiel de permettre la correction d’anomalies en temps réel, l’adaptation de nouvelles applications logicielles aux différents besoins, par nature évolutif, ce qui est difficilement envisageable dans le cadre d’une organisation traditionnelle cloisonnée.
Le succès de la méthode dépend ainsi de la collaboration permanente des différentes spécialités dans un objectif commun, celui de l’entreprise, et non dans l’intérêt des services pris isolément. Aussi, l’avènement d’une telle démarche globalisante suppose de modifier la culture d’entreprise et de fédérer chaque structure autour d’une mission commune.