« La valeur d’une idée dépend de son utilisation », écrivait l’inventeur de génie Thomas Edison. Certaines entreprises en ont d’ailleurs fait un modèle d’organisation de la relation de travail, comme la société Google qui permet à ses salariés de dédier 20% de leur temps de travail à la recherche d’idées. Bibliothèque numérique mondiale, voitures autonomes, drones de livraison, lunettes ou lentilles de contact connectées, travaux sur l’intelligence artificielle sont autant de projets qui résultent du génie créatif des salariés. En serait-il ainsi si l’entreprise n’avait pas établi une politique sociale collaborative en ce sens ? Avec l’accélération du développement du travail à distance et l’isolement qui en découle, les idées ont-elles une chance de se révéler au grand jour ou bien risquent-elles d’être perdues à jamais, au détriment de l’entreprise ?
La collecte des idées : un enjeu de la transformation digitale
La crise sanitaire de la Covid-19 a précipité un grand nombre d’entreprises dans le digital et accéléré aussi les projets de dématérialisation. Ce grand saut dans l’inconnu engendre une remise en question des pratiques traditionnelles, lesquelles demeurent seulement valables dans l’univers physique. Si l’urgence de la situation sanitaire n’a pas encore permis de mettre en place toutes les solutions digitales adéquates, elle est encore l’occasion de s’interroger sur les besoins et l’existant, afin de mener à bien la transformation digitale. La collecte des idées ne saurait rester en dehors de cette réflexion globale, au risque que l’entreprise n’entre qu’imparfaitement dans le XXIème siècle.
Des pratiques traditionnelles inadaptées aux usages numériques actuels
D’évidence, beaucoup d’entreprises n’ont pas les capacités financières de recherche et de développement des géants américains, mais certaines ont néanmoins des tableaux de bord qui leur permettent de mieux comprendre l’évolution de leurs activités et du potentiel de création de valeur provenant des idées de leurs collaborateurs. C’est pourquoi, de longue date, certaines sociétés ont mis à disposition de leurs salariés des supports pour formaliser leur investissement créatif : tableau blanc, pos-it, urnes, boite à idées… Mais que valent ces pratiques à l’heure de la dématérialisation généralisée et de la distanciation sociale ? Force est de constater que ces outils du monde physique n’ont plus cours à l’heure du Cloud et de la généralisation du travail à distance.
Boite à idées numérique : un outil de la transformation digitale
Dimension verticale des rapports de travail, timidité des salariés, difficultés à formuler ou à organiser la collecte figurent parmi les nombreux motifs qui expliquent que certaines entreprises n’aient jamais mis en place une boîte à idées. Pour celles qui y avaient recours, la distanciation sociale a fortement altérer leurs pratiques habituelles. Pourtant, plus que jamais, dans cette période si singulière, l’entreprise ne peut survivre que par l’innovation participative, laquelle lui confèrera une avance indéniable sur ses concurrents. Et comme, selon l’adage populaire, « plusieurs cerveaux valent mieux qu’un », c’est par le travail collaboratif qu’elle y parviendra. Cet esprit collaboratif est de l’essence même de la boîte à idées numérique accessible via internet permettant aux collaborateurs de soumettre une idée, de la discuter, de l’enrichir, de la mettre en œuvre et bien plus encore.
Un instrument démocratique source de cohésion sociale et de valorisation
Alors que dans le monde physique le processus démocratique est tempéré par des contraintes de toutes sortes, dans l’univers numérique la liberté de mouvement domine. Liberté de déposer une idée, a fortiori pour les plus introvertis, d’en prendre connaissance par le biais de notifications, de la soutenir ou de l’infirmer par les échanges à tout moment et en tout lieu. Il est aussi possible de suivre le cheminement d’une idée, depuis sa transmission jusqu’à sa réalisation, d’en analyser les effets sur l’entreprise. Les logiciels offrent des possibilités infinies qui n’ont pas d’équivalent, même au sein de l’Agora de la Grèce Antique. D’un autre point de vue, ils sont un instrument de cohésion sociale, de valorisation, de motivation des collaborateurs à la disposition des managers et des dirigeants.
Il ne faut pas oublier que les salariés sont souvent en première ligne, acteurs et témoins des mutations de leur activité. De certaines de leurs idées dépend peut-être la croissance exponentielle de l’entreprise, parce qu’aucune innovation participative ne peut surgir du néant. Auriez-vous encore un doute ? Dans ce cas, méditez sur cette réponse de la société HP lorsque, Steve Wozniak, le futur créateur d’Apple vint leur proposer de construire le premier ordinateur portable : « Ce n’est pas dans nos priorités, tu ne devrais pas te disperser ». Lorsque l’on voit l’ampleur d’Apple aujourd’hui et le marché de l’ordinateur portable, on se dit que la société HP doit avoir de profonds regrets. Dans chacun de vos collaborateurs sommeille un Steve Wozniak qu’une boîte à idées suffirait peut être à révéler. A bon entendeur…