La transition numérique donne une importance croissante et exponentielle aux données. De plus en plus d’entreprises accumulent ces dernières dans l’objectif de les exploiter à des fins commerciales. Mais le capital données des entreprises ne se valorise pas sans effort, et n’a en réalité de la valeur que s’il est exploitable. Mais qu’est-ce que le capital données et comment faire en sorte qu’il apporte vraiment de la valeur aux entreprises ?
Capital de données : une source de valeur fondamentale
Aussi appelé « capital data », le capital données correspond à l’ensemble des données détenues par une entreprise. Il s’agit en général des informations données par les clients de leur propre chef, lorsqu’ils s’inscrivent à une liste de diffusion ou qu’ils acceptent les cookies en se connectant à un site internet. Mais ce n’est pas tout, car le capital données comprend aussi des données non personnelles. Créées par des machines, ces données proviennent généralement de l’analyse d’un marché ou de l’état des stocks.
Pour augmenter leur capital données, de plus en plus d’entreprises ont recours à un intervenant extérieur. Il existe en effet des agences d’analyse ou de recherche dont le rôle est de collecter des données externes, qui seront ensuite croisées avec des données propres. Et c’est le mélange de ces deux types de données qui devient le potentiel effectif du capital data.
Pour la plupart des entreprises connectées, le capital de données est une source de valeur très importante qui doit être valorisée. Considérées comme un véritable or noir du numérique, les données représentent un immense tremplin pour les entreprises, à condition toutefois qu’elles soient exploitables et correctement exploitées. Car malgré toutes les connaissances que l’on a à leur sujet, les mégadonnées sont un gisement de richesses encore largement sous exploité. Pourtant, au cœur de la révolution numérique, les entreprises tirent un profit énorme dans le rapprochement et la corrélation des données malgré leurs contenus, leurs sources et leurs formes multiples et disparates.
Capital données : un travail de longue haleine
Malgré tous les avantages que peuvent tirer les entreprises d’un capital de données, il convient de rappeler qu’un tel capital n’apparait pas par magie, et n’a de valeur que s’il est exploitable et de qualité. Dès lors, il ne faudra pas hésiter à faire appel à un data steward, dont l’objectif sera de coordonner les données et d’administrer leur ensemble. C’est le Data Steward qui est au contact des métiers pour les sensibiliser et qui aura pour mot d’ordre de gérer les données au même titre que n’importe quel autre actif comme les investissements, les stocks, la sécurité ou encore l’organisation.
Pour créer une base de connaissances solide, il conviendra également d’identifier les données par leur catégorie de valeur respective :
- Performance (pour les collaborateurs et les clients)
- Intrinsèque (qualité des données)
- Valeur économique (contribution au résultat)
- Valeur de marché (prix de vente auprès des consommateurs)
- Valeur patrimoniale (coût estimé de la perte des données)
- Business (cohérence par rapport à la stratégie globale)
Créer une base de connaissances solide repose aussi sur la solidité et la fiabilité des partenariats. En effet, des éléments tels que la certitude, la disponibilité, la qualité et la fraîcheur des données sont indispensables pour les valoriser.
Enfin, il ne faudra pas hésiter à chercher les données les plus intéressantes et à les monétiser dès lors que cela est possible, en proposant par exemple des services complémentaires. La mise en place d’une gouvernance des données transversale à l’entreprise et aux autres directions est un prérequis pour valoriser le capital données de l’entreprise. Elle peut notamment permettre d’imaginer de nouveaux business modèles en enrichissant sans relâche le capital données à la fois en quantité, en qualité et en densité.
Comment tirer parti de la valeur d’un capital données ?
Face à la gouvernance des données, la question se pose, pour les entreprises, de trouver un moyen fiable et efficace de donner de la valeur à leur capital données. De nombreuses problématiques sont dès lors à prendre en considération.
La sensibilisation des employés et des directions
Les nouvelles missions de collecte, de paramétrage et de fiabilisation des données auront pour effet de contraindre les différentes équipes à travailler de concert. Cela signifie que les informaticiens devront collaborer avec les Data Scientists, qui devront eux-mêmes collaborer avec les financiers… Sans oublier les responsables des ressources humaines qui devront être intégrés à l’ensemble des processus.
La mise en place de la gouvernance des données
La Data Gouvernance implique de poser un véritable cadre à l’organisation de l’entreprise, avec la mise en place de nouveaux rôles et de nouvelles règles et normes. Elle permet par ailleurs d’établir les responsabilités de chaque intervenant, le Data Owner étant responsable de ses données et devant en gérer la collecte, le stockage et la protection.
L’organisation de formations adaptées
Maintenant que les données sont considérées comme un facteur essentiel de la valorisation d’une entreprise, il est important de se recentrer sur elles. Les processus et les organisations internes doivent impérativement s’aligner sur les objectifs business, et les systèmes d’information doivent être maîtrisés par les directions financières. Depuis peu, une nouvelle réglementation, appelée RGPD, impose de gérer plus précisément la collecte, l’usage, l’accès et le stockage des données. D’où l’importance de former les intervenants en ce sens.
Assurer la sécurité des informations
C’est probablement le point le plus important dans un processus de valorisation du capital données. Les enjeux de sécurisation de l’information se font toujours plus fort face aux cybermenaces mais aussi à l’altération involontaire des données. Pour bien protéger sa base de données, une entreprise devra donc mettre en place différents systèmes de protection comme s’équiper de logiciels antivirus, opter pour une solution cloud française ou européenne, encrypter les données, etc.
Insuffler un nouvel état d’esprit
Pour parvenir à tirer parti de la valeur d’un capital données, l’entreprise devra insuffler un nouvel état d’esprit au sein de ses équipes. Les processus séquentiels devront être modifiés au profit d’une approche novatrice, concentrée sur les missions et leurs résultats, la maîtrise des risques devra s’effacer pour laisser place au pilotage des risques, et la masse d’informations devra être organisée afin que sa complexité ne représente pas un obstacle. Dans tous les cas, cela contribuera à l’accélération de la digitalisation des services internes, facteur clé de performance.
La mise en place des bases de connaissances
La majorité des informations gagne à être structurée dans des bases de connaissances partagées et vraiment exploitables par l’entreprise. Ces dernières offrent de nombreux avantages :
- L’information est mise à profit de tous les employés ;
- La satisfaction client est améliorée ;
- Les problèmes récurrents sont plus facilement identifiés ;
- Les informations sont partagées et peuvent être consultées en ligne 24h/24 ;
- Les ressources et les coûts liés à ces dernières sont optimisés ;
- Les réclamations sont généralement résolues au premier contact ;
- Les collaborateurs disposent d’une check-list pour limiter les risques d’erreurs ;
- Etc.
Une chose est sûre, le capital données des entreprises ne se valorise pas sans effort. Mais lorsqu’une entreprise parvient à en tirer profit, les bénéfices qu’elle en tire sont tout bonnement immenses. Pour parvenir à ce résultat, l’entreprise devra toutefois établir un plan de mise en place précis, avec si possible le recrutement d’un Data Owner. Car c’est ce dernier qui aura la charge de l’ensemble des données et responsable de leur collecte, de leur stockage, et surtout de leur protection.